4.8.08

No to the outrageous directive !


Le Parlement européen a adopté la directive de la honte : un coup dur pour l'Europe des droits de l'Homme

Soumis au vote des parlementaires européens ce mercredi 18 juin 2008, le projet de directive sur l'expulsion et la rétention des personnes étrangères a été adopté par 367 voix pour, 206 contre et 109 abstentions.

Le Parlement européen, en adoptant, sans y ajouter le moindre amendement, le texte de la «directive retour» négocié par les ministres de l'Intérieur et de l'Immigration des 27 Etats membres, a perdu une grande part de sa crédibilité quant à sa capacité à tenir son rôle d'instance démocratique chargée notamment de la protection des citoyens en Europe.

En prévoyant l'enfermement de migrants non communautaires pour une durée maximale de 18 mois, en autorisant l'expulsion d'enfants, qui plus est hors de leur territoire d'origine, en instituant une interdiction du territoire européen de 5 ans, cette directive porte atteinte aux libertés publiques et fait de l'enfermement un mode de gestion courant des populations migrantes.

Sourds aux appels des ONG, sourds aux appels des Eglises, sourds aux appels de nombreux représentants d'Etats du Sud, sourds aux mobilisations citoyennes, les parlementaires européens ont, dans leur majorité, choisi de renoncer à toute velléité de résister à la logique policière qui sous-tend la politique d'immigration conduite par les ministres de l'Intérieur en Europe depuis 20 ans.

La Cimade le déplore profondément. Elle étudie avec ses partenaires toutes les voies possibles pour contester cette directive devant la Cour de justice ou la Cour européenne des droits de l'Hom


Appeal to the Members of the European Parliament

On the 18th of June 2008, a proposal for a directive concerning the detention and deportation of immigrants will be submitted to the European Parliament.

Since 1990, the policies of European governments with respect to immigration and asylum have resulted in a continuous reduction of the guarantees and fundamental protections of the people they affect. Europe is becoming a locked-down fortress and uses disproportionate means to prevent access to its territory and to deport unauthorised migrants.

The project before the European Parliament, if it were to be adopted, would represent yet another regression.
In foreseeing detention that could be extended up to 18 months for people whose only offence is to want to live in Europe, it holds to an inhuman logic : generalizing a policy of confinement for aliens could become the normal way of treating migrant populations.
In establishing a five-year ban from Europe for all people who are expelled, this project stigmatises the illegal immigrants and transforms them into delinquents who must be deported.

The proposed directive which will be presented to the Parliament is the first in this domain to be submitted to a procedure of co-decision with the Council of Ministers. The Parliament therefore has the possibility to once and for all put an end to this policy which goes against the human values at the heart of the European project and which give it its meaning.

Today, the Members of the European Parliament have an historical responsibility : act as to not let Europe fall back to the dark era of segregation between nationals and undesirables through the systematisation of detention camps and forced repatriation.

We call on the Members of the European Parliament to assume their responsibility and reject this project.

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